17/11/1986, petit village à 30km de Jakarta.
Les Hwang étaient une famille installée dans le village de Java depuis que grand-père Hwang avait décidé d'exporter son entreprise d'automobile dans un pays du tiers-monde, profitant ainsi de mains d’œuvres au coût dérisoire et de taxes exceptionnellement bases. C'était le premier argument soulevé par cet homme, très terre à terre, tandis que sa femme s'émerveillait sur la culture et les paysages paradisiaques de cette terre encore laissée en jachère par la main humaine, en ce début d'explosions des grands dragons d'Asie. La vie idéale qu'ils avaient à Java s'arrêta à l'instant ou le plus vieux fils de la famille Hwang décida d'aller contre l'avis de ses parents et d'épouser une jeune indonésienne du nom de Kunthi.
Kunthi était la fille du shaman du village. La rencontre de deux mondes très différents, rencontres de deux religions différentes et histoires d'amour « à la Roméo et Juliette ». Kali naquit de cette union remplie d'amour : magnifique enfant qui faisait le bonheur de ses parents, et qui était rejetés par le reste de sa famille comme l'enfant du démon, et pourtant heureux.
Les premières années de sa vie, en tout cas.
25/12/1992, Java, Indonesia.
La religion faisait partie inhérente de la vie de Kali depuis l'instant il avait ouvert les yeux sur ce monde. Entourés par talismans et bénédictions, le petit garçon était traité comme un roi, restant très proche de sa mère, qui lui transmit sa passion pour les livres et pour l'histoire. Femme bien plus instruite que la plupart des mères indonésiennes, celle ci lui apprit tout ce qu'il y avait à savoir, des choses les plus insignifiantes comme la lecture, l'écriture et les mathématiques, jusqu'à aux comptines en bahasa, en passant par les écrits confuséens et des lectures plus adaptées à son jeune âge.
(Il s'en rappelle encore, de sa douce voix lui racontant pour la dixième fois son histoire préférée, l'histoire du poisson enchanté)
Mais cet amour et cette protection n'empêcha pas l'inévitable de se produire. Après l'incident, les gens ne s'arrêtaient plus pour le saluer dans la rue, ils murmuraient en l'observant comme si il était un horrible serpent venimeux. « L'Enfant du démon », voici comme ils l'appelaient, depuis qu'il avait montré les premiers signes de ses pouvoirs. A l'instant ou elle l'avait vu, sa nourrice avait démissionné et refusé de s'approcher. Sa mère, cependant, la douce Kunthi, ne voulait se rendre à l'évidence, jusqu'à ce qu'elle même en soi témoin.
« One may tolerate a world of demons for the sake of an angel » La Pyrokinésie. Un concept bien étrange pour les gens à cette époque. Tous ce qu'ils voyaient, c'était quelque chose qu'ils ne pouvaient contrôler et qui prenait la force d'une énergie dévorant la vie. Sa mère ne supporta pas l'idée d'avoir mis au monde un monstre, un démon. Elle s'ota la vie devant ses yeux le lendemain de son sixième anniversaire.
Fou de douleur et de peur, son père tenta de le noyer dans la rivière traversant le jardin. La force appuyant sur ses frêles épaules, la brûlure dans ses poumons lorsque ceux ci avaient commencé à se remplir dos alors qu'il suppliait son père de le relâcher sans pouvoir l'attendre. Il n'avait pas pu se contrôler, ce n'était pas sa faute. Cependant, à l'instant ou il sentit qu'il pouvait remonter à la surface, à l'instant ou il entendit les cris hystériques de son père, il comprit qu'il avait fait quelque chose qu'il ne pourrait jamais oublier et se pardonner.
02/01/1994, Jakarta, Indonésie.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est à cet instant que la famille de son père finit par se manifester. Ils protégèrent le jeune garçon, malheureux, perdu et rongé par les remords. Ils lui expliquèrent que ce n'était pas sa faute, que Grand père Hwang était lui aussi « spécial », et qu'ils savaient que ca pouvait être effrayants, mais qu'ils étaient finalement la pour le protéger. Il ne revit jamais la couleur des maisons du village de Java. Du jour au lendemain, le jeune garçon vivait à Jakarta, dans l'appartement de ses grands parents, dans un grand lit confortable.
La nuit, le fantôme de sa mère lui hurlait des insanités. Il revoyait les yeux étranges de son père alors qu'il avait ignoré ses suppliques et avait tenté de le tuer. Il ne comptait le nombre de fois ou il fut réveillé sursaut car les rideaux entourant son lit avaient prit feu. Et pourtant, son grand père le prenait toujours sur ses genoux, lui parlant à voix basses de personnes qui, comme lui, avaient un don, ou une malédictions, mais qui avaient réussi. « Un jour, mon enfant, tu parviendras à te pardonner. Pas aujourd'hui, ni demain, mais un jour tu as réalisera que tu n'es pas un démon, mais un ange.)
03/01/2002, Busan, Korea.
Et il avait eu raison. Les années avaient passé et Kali avait grandi pour devenir un beau jeune homme...plus ou moins équilibré. Il était cependant évidemment qu'il n'était pas possible pour lui d'apprendre le contrôle de son élément seul. Il avait besoin d'aide. Il fallait qu'il apprenne la seule chose que ces dernières années ne lui avait pas appris.
L'école de Heroes de Busan, en Corée, était l'endroit idéal. Sa tante vivait sur place et avait offert de le prendre sous son aile. Partir de Jakarta et quitter ses grands parents fut plus facile qu'il l'aurait imaginé : l'excitation de découvrir un nouveau pays, loin des croyances dépassées et de la culture indonésienne. La Corée du Sud correspondait pour lui à un rêve ou il serait enfin accepté tel qu'il était. Il allait bientôt se rendre compte que tout n'était jamais aussi simple.
Cependant, il passa ses meilleurs années au Busan Heroes High. Il apprit des choses qui lui permirent d'acquérir un contrôle certain sur ses pouvoirs, apprit la signification de l'amour et de l'amitié. Tout ca entouré et soutenu par sa tante, qui avait fait en sorte qu'il se sente le plus à l'aise possible dans sa nouvelle vie. Personne ne parlait jamais du fils Hwang. Bien sur, en grandissant, en vieillissant, il sentait son souvenir planant lors des déjeuners de famille : mais si il y avait bien une chose que le jeune homme avait appris dans la vie, c'est qu'il ne pouvait se sentir désolé pour ce qu'il était.
03/03/2016, Busan, Korea
Après des années dédiées au contrôle de son pouvoir et l'acquisition de la Kwang Foundation pour les enfants particuliers, le jeune homme décida qu'il aimerait faire quelque chose de bien, quelque chose qui pourrait éviter à d'autres jeunes de vivre la même enfer qu'il avait un jour vécu. Il décida alors de postuler comme professeur dans son ancien école, tout en luttant contre l'abandon et la violence envers les jeunes héros en Asie.
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