Il fait déjà nuit lorsque je finis les cours. Les jours ne sont plus très long depuis que l'hiver s'est installé, et alors que tout le monde range déjà ses affaires et s'apprête à quitter la salle, je reste immobile sur mon siège.
La flemme.Le professeur me jette un coup d'oeil curieux, avant de me rappeler que « le cours est fini, il faut que je rentre chez moi ». Je lui lance un faux sourire avant de me mettre à ranger mes affaires à mon tour. Je n'aime pas qu'on me presse ou qu'on me dise quoi faire, mais ce n'était pas vraiment le temps de se faire remarquer.
Ces derniers jours, Seng et moi n'avons pas fait grand chose d'intéressant. Depuis qu'on est passés à deux doigts de se faire choper par la police lors de notre dernière expédition, on a décidé qu'il serait mieux de faire profil bas pendant quelque temps. On est restés à l'écart des bagarres de rues, des cambriolages, des folies à moto dans les rues de Busan ; à la place, on a préféré rester tranquille à l'appartement offert par l'école, ou bien dans l'appartement que je loue pour Han Bi et moi. Au final, on fait pas grand chose et pour être parfaitement honnête je commence à m'ennuyer. J'ai besoin de faire quelque chose de fou, de sentir l'adrénaline courir dans mes veines jusqu'à en perdre la raison, mais je sais aussi qu'il serait idiot de nous mettre en danger pour autant.
Je sors de la salle de cours et me dirige vers le 2ème étage, où Seng devrait avoir fini dans quelque minutes. Je traverse le couloir et vient me placer juste à côté de ma porte, le regard fixé sur ma montre. 19:57, son cours devrait finir dans pas longtemps. Je range mes mains dans mes poches et lâche un long soupir, réfléchissant à ce qu'on pourrait bien faire ce soir. Parce que bon, rentrer à l'appartement et jouer à Mario Kart jusqu'à 3h du matin c'est fun, mais pas assez excitant à mon goût.
Un petit tintement résonne dans le couloir et attire mon attention. Je regarde un des gardiens s'avancer et me passer devant, et mes yeux sont attirés par la source du bruit : ses clés accrochées à sa ceinture, secouées à chacun de ses pas.
L'idée me vient avec une telle puissance que je suis certain qu'on peut voir une petite ampoule s'allumer au dessus de ma tête.
Au même moment, la porte de la salle de classe s'ouvre et les élèves commencent à sortir, impatients de rentrer chez eux. Quand je vois enfin ma tête brune favorite sortir de la salle, je le prend par le bras sans ménagement et l'emmène à l'écart des autres élèves, dans un coin caché entre le distributeur de boissons et le mur.
«
Ca te dit de passer la nuit ici ? » je lui demande en chuchotant.